Voilà 14 ans que la dermatite atopique s’est installée au sein de notre foyer sans y être invitée.

Ma fille était âgée de 3 mois lorsque les premières petites plaques rouges sont apparues, d’abord localisées sur les joues et sur les plis des coudes et des genoux. Rien de grave nous a dit notre pédiatre en arrêtant le lait de vache et en passant en lait de soja, tout va s’arranger. Seulement il n’en était rien.  L’aventure a continué chez l’allergologue, qui nous a dit que notre fille était intolérante aux œufs, aux poissons et aux graminées. Nous suivons les conseils de ce médecin spécialiste en retardant un peu la diversification alimentaire puis en commençant l’administration des antihistaminiques.

Toujours aucune amélioration, le regard de l’entourage se fait de plus en  plus pesant. Je prends les conseils comme des reproches. Ma fille est à ce moment du parcours âgée d’environ 18 mois et aucune amélioration, bien au contraire les plaques s’étendent. Elle ne fait toujours pas ses nuits, elle est irritable, à du mal à rester concentrée. En tant que parents, nous culpabilisons nous nous sentons impuissants. Nous décidons de consulter un dermatologue qui nous prescrit un dermo-corticoïde ainsi qu’une crème émolliente. Le traitement semble difficile à appliquer car l’arrêt de l’application du dermo-corticoïde doit se faire de manière progressive. Ne comprenant toujours pas la maladie de ma fille forcement j’applique mal le traitement.

Ne supportant le mal-être de ma fille, je décide de me rendre chez un guérisseur, un homéopathe, un acupuncteur, un pédopsychiatre et même une psychologue pour moi.  Bref, j’essaie tout mais sans résultat probant. Ma fille est  âgée de 6 ans, lorsque nous décidons de l’emmener en cure thermale. Et là, se fût une révélation, pas forcément pour l’efficacité de l’eau, quoi que … mais surtout grâce aux ateliers thérapeutiques. Et oui, pour la première fois une équipe soignante va prendre le temps de nous expliquer ce qu’est la dermatite atopique et pourquoi le traitement dermo-corticoïde et crème émolliente est nécessaire. Nous avons suivi un programme d’éducation thérapeutique à l’école de l’atopie et aujourd’hui malgré la chronicité de la maladie ma fille est autonome dans son traitement et l’eczéma est moins étendu, les crises sont moins rapprochées et surtout la qualité de vie est incomparable. L’errance médicale dans les premières années reste dommageable pour la prise en charge, la vie quotidienne est difficile en période de crise mais il est possible de contrôler la maladie. Je suis confiante pour l’avenir.

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